Une page se tourne
- Grand Mémoire
- 2 sept. 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 mars 2021
« Tout ce qui existe mérite de mourir »
Héraclite
La croyance de la singularité est celle qui croit en la fusion entre l’Homme et la machine. C’est sur cette croyance que se base le mouvement transhumaniste. L’idée fondamentale des transhumanistes est que l’Homme ne survivra à lui-même que la forme opposée de l’humain qui est le post-humain.
Ils pensent également que l’apparition d’une intelligence non biologique puissante rendra notre intelligence obsolète. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui mais nous nous en rapprochons. Les machines que l’Homme a créées deviennent meilleure que lui et plus rapidement car elles réfléchissent plus vite, ont une meilleure mémoire et sont plus résistantes. L’écart de la valeur ajoutée de l’Homme par rapport à la machine est de ce fait de plus en plus restreint.
Cependant, les transhumanistes ne croient pas en la domination voir à l’extermination de l’Homme par la machine. Ils pensent au contraire que l’Homme va s’inspirer des qualités des machines pour se hisser à leur niveau. Cela fera de lui un « Homme augmenté » qui pourra incarner la performance de la machine tout en abandonnant les faiblesses biologiques. Il sera donc capable de surpasser ses limites qui à ce jour sont encore : la naissance (qui vient de la rencontre entre deux personnes et qui est le fruit du hasard), la douleur et la souffrance, la maladie et la vieillesse et la mort.
C’est en partie la croyance que défend Yuval Noah Harari dans son livre Homo Deus. Selon lui, les Hommes ont réussi à dompter les plus grands enjeux de la survie de l’Humanité à savoir la famine, les maladies et les guerres. Mais maintenant que ces dangers sont domptés, l’Homme va chercher à aller encore plus loin car il n’est jamais rassasié. Il va tenter désormais de rechercher l’immortalité et se hisser ainsi au rang de Dieu.
L’Humanité évolue avec le renouveau constant de cycles et nous entrons avec l’intelligence artificielle dans un nouveau cycle. Après la découverte du feu, l’invention de l’écriture, la révolution agricole et industrielle, nous voici arrivés à l’ère technologique.
L’Humanité est en constante évolution et l’Homme cherche toujours à repousser ses limites et réaliser ce qui parait irréalisable. C’est donc naturellement que l’intelligence artificielle est née et est amenée à se développer. Il ne faut pas voir en elle un danger mais un moyen pour l’Homme de repousser encore une fois les limites de ses capacités intellectuelles, physiques et biologiques.
« La seule grande constante de l’Humanité est que tout change »
Yuval Noah Harari
Le progrès évoluant sur une courbe exponentielle, ce nouveau cycle d’innovation entraîne plus de peur et d’incompréhension que tous les autres cycles jusqu’à présent car il est le plus disruptif. Alors que l’apparition des ordinateurs et le l’informatique s’est faite il y a environ 60 à 70 ans, les nouvelles technologies évoluent à un rythme effréné. Tout devient obsolète trop vite, tout est à réapprendre au quotidien. Ce progrès pousse les Hommes à aller là où ils aiment le moins, au-delà de leur zone de confort.
Pour donner un ordre d’idée par rapport aux autres cycles de développement, cela représenterait le passage du jour au lendemain du pigeon voyageur à l’Iphone ou de la calèche à la Ferrari. Le changement est un peu brutal.
Cela ne veut pas dire qu’il est mauvais, ça signifie juste que ces changements radicaux ont besoin d’être compris est intégrés par tous. C’est à cette étape que nous nous trouvons aujourd’hui.
Il est d’ailleurs intéressant de comprendre en quoi l’Homme considère la machine comme une menace. Car finalement, si la machine est un jour amenée à dominer l’Humanité, c’est qu’au préalable on lui a inculqué les notions de pouvoir, de puissance, de domination et les enjeux que cela représente. L’Homme est donc seul maître de son destin.
Finalement, si l’on parle de rivalité entre l’Homme et la machine, on suppose que cela répond à un dessein plus grand. Rivalité pour quoi ? dans quel but ? à quelle fin ?
Cependant, comme nous l’avons déjà évoqué, c’est l’Homme qui détient les clés de son avenir et qui décide de quels sont les enjeux et les objectifs de demain. Il est le seul qui peut donc décider de faire de l’intelligence artificielle une alliée ou une ennemie et non pas l’inverse.
Dans la valse effrénée du changement, on peut pour le moment affirmer que c’est l’Homme qui mène la danse 2.0.
Pour ce qui est de la suite, c'est à nous de prendre les bonnes décisions
Sources :
Harari, Y. N., 2015. Homo Deus. s.l.:s.n.
impertinents, L., s.d. Philosophie.TV. [En ligne] Available at: https://philosophies.tv/evenements.php?id=679
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